dimanche 24 avril 2011

Pour aider.

En cliquant sur le badge ci-dessous, vous accéderez à une liste d'ONGs susceptibles de pouvoir aider les sinistrés de la région du Tôhoku, qui ont grand besoin d'aide. N'hésitez pas à faire un tour sur le blog qui fournit cette liste, on y trouve des informations intéressantes sur la situation actuelle au Japon.

Je sais que j'ai beaucoup plus de visiteurs depuis la mi-mars, alors j'en profite pour vous lancer un appel : si vous voulez faire ne serait-ce qu'un petit geste pour tous ces gens qui ont pratiquement tout perdu, c'est le moment, on a besoin de vous là-bas.


mercredi 20 avril 2011

Le temps passe...

Un mois et trois jours. Je suis déjà en France depuis tant de temps. Je ne sais pas comment le temps a pu m'échapper à ce point, mais les faits sont là. J'ai déjà perdu plus d'un mois de séjour au Japon. L'une de mes amies japonaises, qui vit au Canada, est rentrée passer une rapide semaine de vacances au pays, visitant à la vitesse de la lumière les plus beaux endroits avant de repartir aussi vite qu'elle était arrivée. Elle a déjà posté toutes ses photos de voyages sur internet, et la vue des cerisiers en fleur, vision tellement irréelle en photo, des beaux temples de Kyoto, de la presqu'île d'Enoshima, de tous ces endroits connus et inconnus....ça fait un peu mal, et plaisir en même temps.

Je ne suis plus là-bas depuis plus d'un mois. Ma situation n'évolue pas ici. Enfin, j'ai quand même la promesse de pouvoir retrouver mon petit boulot au Japon. Seulement voilà, j'ai perdu ma famille d'accueil au nord de Tokyo, et je reste coincée niveau logement alors que je voudrais repartir là-bas le 30 avril. J'ai encore des demandes en cours, mais mon projet de revenir pour la Golden Week est menacé...

Je rumine les mêmes sentiments, encore et encore, ici. Un beau mélange de tout ce qui ne fait pas avancer. Je suis bloquée, au propre comme au figuré. Mon moral poursuit sa course sur les montagnes russes, alors que je voudrais arrêter de passer par tous les stades d'émotions possibles. Les contrariétés qui viennent embourber mon potentiel départ n'arrangent rien, évidemment.
Fatigue morale intense....qu'en serait-il si j'étais encore à Tokyo ? Je n'ai pas vraiment envie de me poser la question, à vrai dire. Il y a trop de questions sans réponse, en ce moment...

Je voudrais poster des photos d'Osaka et Kyoto, mes derniers bastions japonais avant mon départ, histoire de partager sur ce blog de jolis souvenirs et pour ne pas perdre la main, mais mon lecteur de carte SD a rendu l'âme et c'est juste galère d'essayer de transférer 500 photos de plus de 2 Mo chacune sur une petite clé USB. Je dois trouver une autre parade...

dimanche 3 avril 2011

Attente.

Nous sommes le 3 avril, 3h du matin, je ne dors pas. En France il a fait beau hier, presque chaud, et c'était le Carnaval dans ma ville. Des pluies de confettis, des enfants ravis se pavanant dans leurs déguisements aux couleurs vives, si semblables pourtant, des battements de tambours rythmant des danses joyeuses qui font penser que la vie est belle, là, maintenant.
Je me suis sentie aussi bien agréablement surprise que légèrement déroutée par cette ambiance festive à un moment où mon moral joue dangereusement au yo-yo.
Hier soir, j'étais désemparée et perdue dans une crise qui n'en finissait pas, au point de penser les choses les plus pessimistes qui puissent exister. Ce matin, je décidais solennellement de ne pas tenter de rentrer au Japon le week-end prochain comme je l'espérais tant. Ce n'est juste pas faisable, sous de nombreux aspects. Je ne suis pas encore prête, et en même temps je meurs d'envie d'y retourner. Situation paradoxale qui m'a valu des heures infinies de cogitation. Mais enfin c'est décidé, j'attends encore.

J'ai pensé, j'avoue, à "maintenant au Japon", aux cerisiers dont les bourgeons éclosent et que je ne verrai pas cette année, alors que c'était une telle joie de penser au début du mois d'avril au Japon. Le tremblement de terre a eu lieu juste avant une période qui promettait d'être probablement la meilleure à passer dans ce pays...et voilà un printemps qui démarre bien tristement pour tout le monde. Les cerisiers s'épanouissent à présent à Tokyo, et ceux du nord du pays les suivront bientôt. Il me semble qu'on peut, encore plus que d'ordinaire, associer bien des symboliques à cet événement cette année. Je ne peux qu'espérer que ces petites fleurs qu'on aime tant dans ce pays, puissent apporter un peu de réconfort à ceux qui vivent des moments difficiles.
Quant à moi, j'aurai, sans nul doute, de très nombreuses occasions de les voir dans les années à venir.

Je voudrais ne pas être aussi impuissante. Je voudrais m'exprimer aussi bien que sur certains blogs d'expats que je lis. Je voudrais avoir eu le courage de rester au Japon et d'affronter la situation tout en essayant d'avoir de l'espoir, moi aussi. Je regrette de n'avoir pas réussi, même si je n'ai jamais abandonné ma ferme intention d'y retourner. Je vais essayer de croire que ma décision n'était pas mauvaise. Et je vais espérer, espérer, chaque jour, que la vie puisse reprendre son cours, même péniblement. Je veux croire que les mois à venir seront meilleurs que celui que nous venons de traverser.

J'ai hâte de retrouver le Japon que j'ai dû laisser.