dimanche 3 avril 2011

Attente.

Nous sommes le 3 avril, 3h du matin, je ne dors pas. En France il a fait beau hier, presque chaud, et c'était le Carnaval dans ma ville. Des pluies de confettis, des enfants ravis se pavanant dans leurs déguisements aux couleurs vives, si semblables pourtant, des battements de tambours rythmant des danses joyeuses qui font penser que la vie est belle, là, maintenant.
Je me suis sentie aussi bien agréablement surprise que légèrement déroutée par cette ambiance festive à un moment où mon moral joue dangereusement au yo-yo.
Hier soir, j'étais désemparée et perdue dans une crise qui n'en finissait pas, au point de penser les choses les plus pessimistes qui puissent exister. Ce matin, je décidais solennellement de ne pas tenter de rentrer au Japon le week-end prochain comme je l'espérais tant. Ce n'est juste pas faisable, sous de nombreux aspects. Je ne suis pas encore prête, et en même temps je meurs d'envie d'y retourner. Situation paradoxale qui m'a valu des heures infinies de cogitation. Mais enfin c'est décidé, j'attends encore.

J'ai pensé, j'avoue, à "maintenant au Japon", aux cerisiers dont les bourgeons éclosent et que je ne verrai pas cette année, alors que c'était une telle joie de penser au début du mois d'avril au Japon. Le tremblement de terre a eu lieu juste avant une période qui promettait d'être probablement la meilleure à passer dans ce pays...et voilà un printemps qui démarre bien tristement pour tout le monde. Les cerisiers s'épanouissent à présent à Tokyo, et ceux du nord du pays les suivront bientôt. Il me semble qu'on peut, encore plus que d'ordinaire, associer bien des symboliques à cet événement cette année. Je ne peux qu'espérer que ces petites fleurs qu'on aime tant dans ce pays, puissent apporter un peu de réconfort à ceux qui vivent des moments difficiles.
Quant à moi, j'aurai, sans nul doute, de très nombreuses occasions de les voir dans les années à venir.

Je voudrais ne pas être aussi impuissante. Je voudrais m'exprimer aussi bien que sur certains blogs d'expats que je lis. Je voudrais avoir eu le courage de rester au Japon et d'affronter la situation tout en essayant d'avoir de l'espoir, moi aussi. Je regrette de n'avoir pas réussi, même si je n'ai jamais abandonné ma ferme intention d'y retourner. Je vais essayer de croire que ma décision n'était pas mauvaise. Et je vais espérer, espérer, chaque jour, que la vie puisse reprendre son cours, même péniblement. Je veux croire que les mois à venir seront meilleurs que celui que nous venons de traverser.

J'ai hâte de retrouver le Japon que j'ai dû laisser.

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