vendredi 28 décembre 2012

Jour J !

Bon.
Ma valise est (presque) bouclée, mes billets de train et d'avion sont prêts. 
Je pars ce soir pour Osaka, où le chéri m'attend.

L'incertitude la plus totale entoure actuellement ma recherche de mémoire car je me heurte pour ainsi dire à la rigidité du système scolaire privé japonais. Prions pour que la situation se débloque et que je n'y aille pas encore une fois pour des prunes.

Sur ce,

行ってきます。

samedi 8 décembre 2012

J-20

J'ai délaissé le blog quelques temps, mais il va bientôt reprendre du service car mon départ au Japon se rapproche de plus en plus ! J'ai du mal à y croire, et pourtant je serai bel et bien là-bas pendant une bonne partie du mois de janvier. 

Ma préoccupation principale reste cependant mon mémoire, cette fois-ci. Lors de mon dernier voyage, je me suis tout de même allégrement promenée sous les cerisiers, et j'ai crapahuté un peu partout, en bonne touriste. Cette fois-ci, pas le temps. J'ai trois malheureuses semaines pour avancer ma recherche et ça ne sera pas de la tarte. D'ici mon départ pour le Japon, je dois terminer plusieurs questionnaires d'enquête que je dois distribuer une fois sur place. Je suis donc en ce moment en train de faire deux choses en même temps : mes lectures théoriques, et l'élaboration de ma recherche sur le terrain. Faire les deux en même temps n'est pas simple, mais je n'ai pas d'autre choix que d'avoir finalisé un maximum de choses avant de partir.

Bien sûr, je vais fêter le Nouvel An traditionnel, je ne manquerai pas de dévorer plusieurs repas de sushi ou de yakiniku, j'irai très probablement me promener dans les quartiers des geisha et j'irai peut-être jusqu'à visiter une deuxième fois le Nijô-jô à Kyôto.
Mais les endroits que je risque de "visiter" le plus, ce seront plutôt les écoles primaires dont j'ai déjà brièvement parlé ici, quelques bibliothèques universitaires ou encore l'Institut Franco-japonais de Tokyo...

Bref, je vous donne des nouvelles une fois de retour en terre nippone !

samedi 6 octobre 2012

Going to Japan in 3 months !!


Le mois de septembre a été pour le moins intense. Comme prévu, j'ai passé quatre semaines folles à donner des cours d'expression orale et de compréhension orale en français à des étudiants de tous pays dans un institut de ma ville. En plus de cet aspect "enseignement", il fallait aussi manger avec eux chaque midi, leur proposer des activités chaque jour, dont deux soirées par semaine...je me suis bien vite enrhumée et me suis coltiné une voix d'homme des cavernes pendant une semaine entière, bien incapable de chanter à la soirée karaoke organisée précisément à ce moment-là...
Mais quelle expérience !! J'ai attendu plusieurs années, hésitante, avant de me décider à candidater pour ce boulot, mais le jeu en valait la chandelle. Pire, une semaine après la fin de ce stage intensif, mes étudiants et mes cours me manquent déjà.
La bonne nouvelle, c'est qu'on m'a proposé de donner deux heures de cours par semaine dans cet institut pour le semestre d'automne. J'ai bien évidemment accepté, et même si je ne vais pas avoir le cours le plus passionnant qui soit pour les étudiants (phonétique, mon amie...), je me réjouis de cette nouvelle expérience.

Je m'étais promis de commander mes billets d'avion pour mon prochain voyage au Japon juste après la fin de ce stage.
C'est donc chose faite, depuis lundi dernier ! Je serai au Japon à partir du 29 décembre pour trois semaines environ. Je vais donc passer le Nouvel An là-bas, et j'ai rarement eu aussi hâte de fouler le sol japonais. Je trépigne d'impatience et imagine à peu près tous les quarts d'heure ce que je vais faire le premier soir, la nourriture sur laquelle je vais me ruer d'abord, dans quel temple j'irai faire le hastumôde...
Je ne suis pas touchée par ce genre de symptôme en général (je redécouvre tout au fur et à mesure sur place, comme si mes souvenirs revenaient lentement), mais là il faut bien dire que je suis gravement atteinte de Japonite aigüe, et ce, 3 mois en avance....patience, patience, donc...^^

vendredi 17 août 2012

13 ans.

L'été 2012 ne risque pas de laisser un souvenir très joyeux dans la mémoire de ma famille.
Notre belle Terre-Neuve, notre vieille fifille de 13 ans et demi, nous a quittés dans la nuit de mardi à mercredi. Dans ma tête, beaucoup de souvenirs remontent maintenant à la surface, comme souvent après un décès.

Je me souviens qu'un beau jour courant juin 1999, ma mère est apparue brusquement devant ma soeur et moi, expliquant qu'une annonce proposait à la vente des chiots Terre-Neuve et que si on voulait, on irait le lendemain voir l'éleveur pour en choisir un. Choc général dans toute la maison.
Nous venions de perdre quelques semaines auparavant un magnifique berger allemand, Simba, choisi à la SPA, qui s'était enfui de la maison après seulement 3 semaines chez nous pour retourner visiblement chez ses anciens maîtres, et qui a pour ce faire emprunté une quatre-voies où l'issue était forcément fatale. Un bien triste souvenir pour moi, qui ne m'incitait pas spécialement, si peu de temps après, à aller chercher une nouvelle boule de poils. J'ai cependant acquiescé à la proposition de ma mère, et le lendemain nous étions partis pour la banlieue nantaise à la recherche du domaine de l'éleveur.
Il habitait une jolie demeure dans un coin boisé, avec un étang et des prés à disposition de sa famille et de ses chiens. Nous avons été joyeusement accueillis par un imposant nounours à la fourrure noire teintée de reflets roux : Humboldt, le père de ma chienne. L'éleveur s'est présenté et nous a emmenés vers un enclos où une belle brochette de bébés Terre-Neuve avaient tous les yeux rivés vers nous, la queue battant dans tous les sens. La mère, Cinq'Août, était là également, veillant sur sa progéniture. Elle avait donné naissance à 12 petits, et seuls 6 chiots l'accompagnaient encore, la plupart déjà réservés. Mais la première observation que je me suis faite, en voyant lesdits bébés chiens, c'est qu'ils étaient déjà énormes ! A bientôt 4 mois, un chiot Terre-Neuve a déjà la taille d'un petit veau. Moi qui me voyais prendre notre nouveau compagnon dans mes bras comme un petit bébé, c'était raté...
Les deux seules femelles de la petite troupe nous ont été présentées à part, et comme l'une d'elle boitait, le choix de ma famille a été vite fait. J'avais curieusement plus d'affection pour la petite boiteuse que pour la petite chienne que nous venions de choisir. Pendant que les adultes réglaient les divers papiers attestant de l'achat de l'animal, les parents de ma chienne se tenaient couchés à leurs pieds, deux énormes carpettes qui prenaient toute la place sur le sol de la cuisine. Une habitude que ma chienne s'appliquera à reproduire toute sa vie durant, au demeurant. 
Nous sommes repartis du domaine avec une passagère en plus. Nous ne saurons jamais si c'était notre imagination ou non, mais la petite chienne regardait vers l'arrière de la voiture, sans un bruit, avec les yeux étrangement humides. On dit pourtant que les chiens ne pleurent pas, mais il émanait une sorte de tristesse de cette grande fille maintenant séparée de sa grande famille. 
Cette tristesse n'a de toute façon pas duré. Notre chienne, baptisée Pivoine à sa naissance et rebaptisée Praline par nos soins, à cause des légers reflets chocolat sur son poil noir, n'a pas tardé à nous montrer qu'un bébé Terre-Neuve est aussi le roi des 400 coups. Grignotant n'importe quoi, égorgeant des peluches, dévorant la moitié d'une boîte de chocolats de Noël sans séquelles ou encore mordillant les chevilles des gens lorsqu'elle était trop énervée par le jeu (traumatisant bien des enfants du quartier...), l'enfant chérie nous en a fait voir des vertes et des pas mûres. Ado rebelle, elle profitait de la moindre occasion pour prendre la poudre d'escampette et s'enfuir le plus loin possible, faisant fi des routes et de leurs voitures.
Ce n'est que presque adulte qu'elle a pris des cours de dressage avec ma mère, pendant 2 ans en tout, sans quoi il était apparemment question de la confier à quelqu'un d'autre - je ne me souviens pas pas de cette menace. 
Ma chienne n'a presque jamais ressemblé à un "bébé chien". A 6 mois, elle était toute dégingandée, à se demander s'il s'agissait encore d'un chiot avec ses hautes pattes et sa longue queue. Mais il lui a fallu un moment avant d'être fourni en poils comme il se doit pour un Terre-Neuve. A 2 ans, elle était splendide, plus obéissante, encore active et affectueuse. L'âge d'or a duré quelques années. La rebelle est devenue un chien plus placide, mais moins joueur. Dès cet âge elle a commencé à passer beaucoup de temps couchée telle un tapis dans l'entrée, ou dans n'importe quel lieu de passage histoire de nous rendre la vie plus facile. 
Elle est devenue très vite, et en partie à cause de mes parents, difficile en nourriture et extrêmement quémandeuse. Jusqu'à la fin il a fallu rivaliser d'imagination pour lui faire manger ses croquettes. Et il a fallu bien des prises de tête à table pour qu'elle m'obéisse et aille se coucher loin de la cuisine au lieu de baver à côté de l'assiette de ma mère...
Elle nous a suivi dans bien des endroits ; elle a connu les joies du camping - cette chochotte couinait pour venir dormir au milieu de notre grande tente plutôt que dehors toute seule - les joies de la baignade en mer, forcément - angoissant dès que ma mère posait un pied près d'une vague - ainsi que les marches en montagne et les promenades dans les champs près de chez nous. 
Elle détestait les montgolfières et les feux d'artifice (le seul auquel mon père a eu la bonne idée de l'emmener a été un traumatisme pour elle comme pour nous), ainsi que les jet-ski près de la plage, qui l'ont fait couiner comme jamais tellement elle en avait peur. 
Les années se sont doucement égrenées ainsi, entre les pauses carpette à la maison et les grandes sorties en famille. Si je reprends chacune de ces 13 années, il s'est passé beaucoup de choses dans notre maisonnée, mais ma chienne est toujours restée relativement fidèle à elle-même. Si bien qu'entre la chienne de 4 ans et celle qui venait d'en avoir 9, hormis les quelques poils blancs près de son museau, il n'y avait pas grande différence : un gros chien à l'appétit bien menu pour sa taille, dormant la moitié de la journée mais toujours partant pour une promenade quelque part.
Un chien de race n'est cependant pas à l'abri de pépins de santé, et Praline n'a pas fait exception. Elle a, dès son enfance et pendant longtemps, léché et rogné ses pattes avant, signe de stress. Rien n'a pu l'empêcher de continuer pendant de longues années. Ses oreilles tombantes lui ont valu la visite d'un staphylocoque et une opération pour lui ouvrir le bas d'une oreille afin que les infections diminuent, ce qui n'a jamais été très concluant. Une autre infection, dans l'utérus cette fois-ci, lui a valu l'ablation de celui-ci. Le dernier problème en date, le plus grave, a été la découverte d'un cancer des mamelles, et notamment d'une grosse tumeur dans l'une d'elle qui a été enlevée il y a 1 an et demi. Ma mère a eu beaucoup de courage et a sacrifié beaucoup d'argent pour remettre d'aplomb ce gros chien compliqué qui coûtait cher avec ses 50 kg.
Je crois que c'est vers ses 10 ans que Praline a commencé à ne plus vouloir rentrer dans la maison. Elle a tout bonnement cessé de réclamer à rentrer, elle qui couinait à la moindre petite pluie pour se réfugier dans le garage auparavant. Elle a passé les trois dernières années de sa vie dehors, par tous les temps. Dans le même temps, les signes de la vieillesse se sont accentués ; notre chienne ne se déplaçait presque plus sauf pour sa promenade du soir et un léger voile a commencé à apparaître sur ses yeux, signe d'une petite cataracte. Il y a environ 6 mois, nous avons eu la certitude qu'elle était devenue sourde. Et paradoxalement, elle mangeait, toujours aussi peu certes, mais avec appétit, elle marchait bien (alors que ce genre de chien peut être atteint bien plus tôt de dysplasie des hanches) et semblait résister à vents et marées malgré ses "petits problèmes de santé". Nous nous sommes toujours dit que nous ne hâterions pas les choses tant qu'elle aurait une once de rage de vivre en elle. 
Mais nous avons redouté chaque été et chaque hiver depuis trois ans. Surtout l'été, car notre chienne le supportait de moins en moins bien. L'année dernière, elle a commencé à pousser de sérieux râles après de simples promenades après la chaleur d'une journée entière passée dehors. Ce phénomène s'est aggravé cette année, et nous avons sérieusement craint les conséquences de la chaleur sur ses chances de passer l'été une nouvelle fois, avec un coeur "fatigué" dixit le vétérinaire. J'avais de sérieux espoirs pourtant, voyant en ma chienne une battante exemplaire.
Nous arrivons pourtant à la fin de l'histoire. Elle est dure, et elle me fait monter les larmes aux yeux, mais elle doit être écrite. Mardi dernier, notre Praline, après une journée "normale", a soudain manqué d'air. La tête renversée en arrière, les babines pleines d'une étrange mousse blanche et la langue violette, elle avait toutes les peines du monde à respirer. J'ai réussi à joindre ma mère absente à ce moment-là au bout de trois appels angoissés, et nous nous sommes rués chez le vétérinaire - d'urgence, il était presque 21h. Oxygène, perfusion, piqûre et douche pour faire baisser une monstrueuse fièvre de 42°C, voilà tout ce que la vétérinaire a pu faire pour elle. J'ai eu énormément de peine en regardant ma chienne lutter, surprise par ce soudain coup du sort, et qui nous voyait à peine tant elle semblait occupée à essayer de retrouver l'air qui lui manquait cruellement. 
Elle a été placée dans une cage, toujours oxygénée, et commençait à respirer un tout petit peu mieux lorsque nous sommes allés régler les frais de l'intervention. Je pensais qu'après, nous pourrions aller lui faire une caresse. La vétérinaire a affirmé qu'avant de tenter de trouver la cause de ce soudain revirement de situation dans l'état de la chienne, il fallait absolument que cell-ci puisse retrouver sa respiration pour passer la nuit, ce qui était "loin d'être garanti". Il y a cependant une probabilité pour que son cancer des mamelles ait infecté le thorax, et par là même les voies pulmonaires. J'ai frissonné en songeant que cette fois, c'était sérieux. Elle nous a ensuite conduits à la sortie. Je n'ai pas insisté sur le fait que je voulais aller voir ma chienne, mais j'ai eu un mauvais pressentiment peu après.
Je ne peux que regretter de ne pas y être allée. 
Le lendemain matin, c'est la voix sanglotante de ma mère qui m'a annoncée que notre brave toutou avait succombé dans la nuit, vers 3h. 
Elle n'a probablement pas pu lutter contre la fièvre, à moins que l'air ne lui soit jamais revenu malgré l'oxygène...je prie très fort pour que tout de même, grâce aux divers soins prodigués, elle ait pu s'apaiser un peu et que son coeur a cessé de battre sans qu'elle souffre trop. Je me plais à croire que comparé à l'état dans lequel je l'avais trouvée la veille, elle ne pouvait qu'être un peu mieux. J'espère juste que j'ai raison. Je sais au fond de moi que nous sommes de toute façon loin de la mort naturelle qui surprend doucement le sommeil de l'animal, celle que nous avions espérée pour notre vieille amie. Je sais qu'elle a souffert avant de partir. J'espère juste que ce n'était plus le cas au moment du départ.

Et voilà comment se finit une histoire de treize ans et six mois avec notre chien. La fin est triste, alors je me concentre sur le miracle d'avoir vécu auprès d'un Terre-Neuve pendant plus de 13 ans, quand cette race est sensée s'éteindre vers l'âge de 9-10 ans en temps normal. Tout ce qui a suivi les 10 ans de ma chienne, c'était un bonus à la valeur inestimable. Nous avons, je crois, bien fait attention à ses vieux jours, et j'espère qu'elle a vécu une belle et heureuse vie de chien avec nous. 

Maintenant, cela me fait bizarre de voir que notre chienne faisait partie du bon fonctionnement de cette maison. S'assurer qu'elle avait à boire, qu'elle était bien à l'ombre, aller la promener deux soirs par semaine chacun puis la nourrir, ces petites habitudes n'ont maintenant plus lieu d'être et c'est irréel. 

Je réalise le vide que laisse ce gros chien avec lequel j'ai grandi. Il est proportionnel à sa taille. Mais je suis heureuse et fière d'avoir eu dans ma vie une "grosse mémère" si unique, si tête de mule et si gentille. Je t'adore, mon gros toutou. Merci d'être née, un certain 5 février 1999...

 



dimanche 12 août 2012

Considérations solaires.

Il n'est peut-être pas de peuples dont les femmes se protègent plus du soleil que ceux d'Extrême-Orient. Aux yeux des Occidentaux cela paraît hallucinant, mais elles sont légion, les femmes chinoises ou japonaises qui se baladent à vélo l'été, les avant-bras couverts de longs gants noirs, une casquette à large bord sur la tête, et le visage évidemment protégé par une crème indice 50+ sous un fond de teint impeccable. Plus encore celles qui se promènent dans la rue ou sur un site touristique avec leur ombrelle fétiche, même si la sortie est de courte durée. 
Bien souvent elles ont au moins la peau protégée par une crème à fort indice, et ne découvrent presque jamais les épaules (curieusement, on ne peut pas en dire autant pour les jambes, les mini-shorts et jupes étant monnaie courante...). Les Japonaises en particulier me semblent particulièrement couvertes en haut pendant l'été, à un point probablement insupportable pour une Française lambda qui sortirait le débardeur à la première occasion.

Le mot "bronzer" n'existe pour ainsi dire pas en japonais. Pour l'adjectif, on dit littéralement "cuit par le soleil", et le coup de soleil et le bronzage ne sont pas différenciés dans l'expression. Point linguistique intéressant.

Les Japonaises et de plus en plus de Chinoises (on peut probablement y ajouter les Coréennes vu leur teint de porcelaine en toute circonstance, mais je ne voudrais pas dire de bêtise sur ce que je connais moins ^^) n'aiment pas prendre le soleil. Il y a certainement des raisons esthétiques à ça, puisqu'elles sont de plus en plus incitées à avoir la peau pâle, voire carrément à la blanchir, par la mode et les publicités pour produits cosmétiques. De très nombreux articles cosmétiques sont estampillés "whitening", appuyés par des spots publicitaires photoshoppés où les filles sont plus blanches qu'un cachet d'aspirine. Le critère de beauté tendance est donc la pureté de la peau, traduit par un teint le plus pâle possible.
Personnellement, je trouve que certaines Japonaises ont le teint passablement maladif à cause de leur couche de fond de teint, surtout passé un certain âge, mais bon...
Dans tous les cas, tout cela est incompatible avec une exposition prolongée au soleil.
Chez les Japonaises (pour les Chinoises, je ne me prononce pas), il y a cependant un autre argument tout simple : celui de la santé. Exposer sa peau au soleil comporte des risques, et cela va au delà des considérations esthétiques. La météo japonaise indique chaque jour le taux d'UV du soleil en été, avec un petit soleil à la tête particulièrement méchante en cas de forte dose. Sans doute anxieuses de ne contracter aucune maladie grave et de ne pas abîmer leur peau outre mesure, les femmes japonaises passent donc expertes en matière de protection solaire.

Tout ça pour dire que mon petit séjour en Corse m'a fait repenser à tout ça. Moi, à la base, je ne supporte plus le soleil. L'été m'est monstrueusement pénible lorsque le thermomètre dépasse les 25 degrés de manière prolongée. J'ai le nez qui rougit irrémédiablement après 5 mn d'exposition au soleil passée cette température. Quand j'étais plus petite, je bronzais sans problème à la plage, et je n'étais pas perturbée outre mesure par la chaleur. Aujourd'hui non seulement ma peau (relativement blanche) ne sait pas "bronzer", mais en plus je pousse des râles de naufragée quand je me retrouve en plein soleil plus de trois secondes quand il fait beau et chaud. Le fait d'avoir découvert qu'en Asie, on était plutôt dans mon cas, m'a certainement influencée dans ma conception actuelle de "comment gérer le soleil l'été".

Ma famille semble ne pas vraiment prendre mon aversion pour le soleil au sérieux, car ils sont comme beaucoup de Français/Européens/Autres : le soleil, plus on s'y expose l'été et mieux c'est. On dirait parfois que notre but à nous, Occidentaux, c'est de revenir la peau la plus brune possible sans quoi on ne pourrait prouver qu'on est parti en vacances et qu'on en a bien profité. Les femmes que j'ai vues en Corse, touristes ou pas, étaient soit proches de la brûlure à vif, soit presque noires. Je trouve que les gens autour de moi, et visiblement pas qu'eux vu le nombre de coups de soleil que j'ai croisés durant mon périple, se donnent bonne conscience en mettant un peu de crème solaire une fois à 13h, puis rien le reste de la journée. Il n'est pas question d'aller à la plage à cette heure-là d'ailleurs, non non, on cramerait. A 15h par contre, heure où le soleil est pourtant encore nocif, pas de problème. Mon père, comme beaucoup, s'est étendu sur la plage après sa baignade sans protection, et a pris des coups de soleil partout sur le torse et le dos. Qui se sont transformé en bronzage rapidement, donc il est content. 

Bref, je n'y faisais probablement pas autant attention avant, et ça fait longtemps que je n'ai pas passé autant de temps au bord de la mer, mais le comportement des Européens par rapport au soleil m'horrifie presque. Ces vacances ont été géniales, évidemment, sauf quand ma famille décidait de faire des sorties à des heures improbables où il faisait trois fois trop chaud et où je me suis sentie vraiment mal. J'étais la seule à me réfugier à l'ombre constamment, à mettre deux voire trois fois de la crème solaire Très Haute Protection partout et à me mettre sous le parasol dès que j'avais fini de me baigner. J'avais la vague impression de ne pas être normale par rapport aux autres, et je trouvais paradoxalement que la normalité voudrait qu'on ne recherche pas le soleil au point de se laisser volontairement griller la peau. Je pense au stock de mélanine qui se consume à chaque bronzage, et au fait que lorsqu'on vieillit sans en avoir assez, notre peau devient extrêmement fragile et vieillit elle-même beaucoup plus vite. Je me dis que pour eux, j'ai "fait ma Japonaise" durant tout le séjour, mais qu'une fille de l'archipel serait alarmée de voir comment les filles de chez nous se prélassent au soleil dès qu'il apparaît l'été.
Et finalement, on ne revient pas de 3 semaines de Corse sans prendre quelques couleurs, donc je ne suis pas rentrée immaculée, mais je suis fière d'avoir énormément limité les dégâts en me protégeant presque constamment. Je suis revenue presque blanche comparé à d'autres, et surtout ma peau n'a pas été trop agressée vu que je l'ai plutôt bien hydratée. Et je crie haut et fort que c'est une sorte de victoire pour moi, surtout quand on me dit "Mais t'es même pas bronzée". 

Chacun est libre de sa pensée, bien sûr, mais j'aurais tendance à croire que pour ma petite personne, me soustraire aux rayons du soleil en quasi-permanence n'est pas une mauvaise idée. Je crois que sur ce point-là, malgré leurs protections parfois exagérées, les Japonaises ont bien compris la situation (il suffit de les voir à la plage, elles sont toutes blanches. Normal, elles sont couvertes de crème solaire et elles y passent bien moins de temps que nous !).
Je n'irai pas jusqu'à sortir tout le temps avec des gants et une ombrelle (quoique, j'en ai une...), c'est sûr. Mais il me plairait d'avoir la même peau qu'une dame japonaise de 60 ans au même âge, après tout.

Et vous ? Vous l'aimez à quel point, le soleil d'été ?

dimanche 29 juillet 2012

Nouvelles, nouvelles.

Me voilà de retour chez moi après 3 semaines de voyage en Corse. Ce n'est pas pour rien que cette île est surnommée "Ile de Beauté" ; la nature l'a façonnée de si belle manière que chaque paysage que j'y ai vu relève de l'exceptionnel. Quel dommage que je ne puisse plus poster de photos ici, sans quoi j'aurais pu vous faire partager quelques clichés...

Maintenant que le temps des vacances est passé, il est temps de se concentrer sur autre chose. Le mémoire, comme toujours, et surtout le boulot de monitrice dans un centre de langue française qui m'attend pour tout le mois de septembre. Je suis un peu anxieuse parce que c'est la première fois que je ferai ce genre de chose. Ce sera aussi la première fois depuis 2010 que j'enseignerai le français de manière aussi intensive (même si j'ai animé des cours en primaire au Japon, ça n'avait rien à voir question volume horaire et investissement). J'ai tout de même bien hâte, car je sens que ça va me plaire d'enseigner de nouveau, tout en faisant de l'animation par ailleurs.

Et puis bien plus accessoirement, ça fait deux ans que le chéri et moi sommes embarqués dans notre drôle d'aventure.
Qu'on se le dise : une relation à distance ce n'est pas de la tarte. Pour certains amoureux transis français, 500 km représentent déjà une distance compliquée. Une relation à distance avec un étranger double ou triple la mise. Voire pire. 
Quand on a la bonne idée de s'éprendre d'un Japonais, c'est sur un éloignement de 10 000 km qu'il faut compter. Insurmontable pour certains, pas évident pour d'autres, chacun son histoire. Il y en a qui y arrivent très bien. Je ne saurais dire si la distance est réellement néfaste pour tout le monde ; j'y survis pour l'instant très bien. Du moins mieux que ce que j'imaginais.

En deux ans, on a fait du chemin, et tout avance doucement mais sûrement. On se targue d'être positifs et d'avoir confiance en ce qu'on fait. On dirait que ça marche !

je crois que l'une des choses à retenir de ces deux années est la manière bien brutale avec laquelle j'ai rencontré sa famille ("traditionnelle japonaise" dixit lui-même) pour la première fois, puisque j'en ai été réduite, à ce moment-là sans logement, à squatter chez eux pendant 10 jours. Tu parles d'une première rencontre avec 1) une fille dont leur fils ne leur a parlé que deux semaines auparavant, 2) une étrangère qui plus est !
Qu'est-ce que ça aime ? Ca mange quoi ? Les étrangers mangent de la viande, il faut arrêter de cuisiner autant de poisson quand elle est là...(il a fallu que je dise moi-même à la maman en avril dernier que je raffolais du poisson cuisiné à la japonaise, car elle continuait malgré les explications de son fils à  me servir de la viande à chaque repas...^^)
Il faut ajouter que la maman ayant eu deux vaillants garçons, c'était la première fois qu'elle recevait une jeune fille sous son toit.

Entre mon anxiété d'arriver avec mes gros sabots dans leur belle maison au milieu des rizières et des montagnes, et la nécessité pour eux de s'adapter à ce bout de bonne femme aux cheveux bouclés, qui gesticule et qui parle en riant nerveusement, les débuts ont été polis et maladroits. C'était amusant.

Et puis j'y suis retournée une fois, deux fois, et maintenant c'est du "Emilie-chan" à toutes les sauces (surtout la toute petite mamie de 87 ans. Je l'adore !). Pour une famille censée être traditionnelle, que j'imaginais donc relativement fermée, peut-être même réticente à certains aspects de la vie occidentale, ils m'ont épatée en s'adaptant à merveille à l'étrangère que je suis pour eux, alors qu'ils n'ont jamais connu une personne non-japonaise de si près de toute leur vie. Ils ont beau être d'une génération qui ne voyageait pas spécialement en dehors du Japon (ils n'en sont d'ailleurs jamais sortis) et qui a bien moins l'habitude de "l'étranger", ils prennent les choses de manière ultra-positive et j'ai le sentiment qu'à chaque nouvelle visite, je me creuserai une petite place discrète parmi eux.
J'ai déjà rencontré l'un des oncles du chéri, et même si ça paraît insignifiant, c'est tout un symbole, qui fait même office d'exception dans mon cas puisque généralement au Japon, on n'entre en contact avec la famille élargie que lorsqu'on est sérieusement fiancés ! (Ils ont l'air toujours assez rigides sur ce plan-là, les Japonais...)
Ainsi, même s'il connaît déjà toute ma famille du côté maternel, avec les tantes, oncles, cousins réunis, je n'ai jamais rencontré les siens. Mais bon, ce n'est pas comme si je trouvais ça dégradant ni insultant, alors...

Finalement, l'intégration dans la famille de mon propre copain m'a apporté beaucoup linguistiquement et culturellement parlant, peut-être plus que mes 4 mois passés avec ma famille d'accueil en banlieue de Tokyo.
Il faut dire aussi que dans une famille parlant le kansai-ben, on ne peut qu'apprendre de nouvelles choses en japonais ! Le plus dur restant encore de comprendre certains discours de la mamie...

Si tout va bien, je les retrouve pour les festivités du Nouvel An en janvier prochain, alors j'aurai sans doute l'occasion de reparler de tout ça !



lundi 2 juillet 2012

Sushi, bilinguisme et mémoire de recherche.

Bon, l'export du blog pour en faire une archive n'a pas fonctionné, la plateforme bloque à chaque essai. Super.
Donc, je ne peux plus poster de photos ici jusqu'à nouvel ordre, alors que j'avais prévu de continuer tranquillement mes rétrospectives illustrées...
Grrr.

Petite consolation, hier j'ai eu la surprise d'être invitée à déjeuner par mon professeur de japonais, en compagnie de sa petite fille de 2 ans, qui est franco-japonaise. En fait, à sa naissance, d'autres camarades japonisants et moi-même nous sommes cotisés pour offrir un cadeau de naissance au très heureux papa. Beaucoup d'entre eux ont eu l'occasion de rencontrer le bout de chou lors d'une soirée à la fin des cours de japonais.....pendant que moi j'étais en Chine, hélas. Pas de bol ! Un manque de chance rattrapé hier midi, donc ^^
Nous avons festoyé de sushi ensemble, et j'ai constaté que le sushi est un aliment compliqué à manger pour un petit enfant, puisqu'il lui est impossible de l'enfourner en une bouchée XD
Le met raffiné et joliment présenté se transforme donc en un éparpillement de riz parsemé de lambeaux d'algue nori, dont la garniture (saumon, crevette, thon cuit...) a été retirée au préalable et engloutie en premier. Assez cocasse ^^

Surtout, le plus fascinant chez cette petite fille, c'est qu'elle est biculturelle, et qu'elle est en train de construire son bilinguisme. Avec un père prof de japonais, qui ne lui parle que dans sa langue, et une maman française qui ne lui parle presque que français, elle utilise indifféremment les deux langues ; comme elle est à l'étape du langage où elle répète tout ce qu'on lui dit, elle commence à associer des mots dans les deux langues à un nombre de plus en plus important d'objets et de situations.
Quand nous étions en ville, elle m'a entendu dire "voiture" et a répété le mot en voyant passer des dizaines de véhicules devant elle, alors qu'apparemment d'habitude elle dit plutôt "くるま". Elle a d'ailleurs prononcé soudainement ce mot à une autre occasion, toujours pour désigner une voiture. Elle sait donc à quoi correspondent les deux mots dans les deux langues. Je trouve ça juste prodigieux.

Et puis c'est irrésistible d'entendre un enfant bilingue de 2 ans parler. On ne peut pas rester insensible à des paroles du genre "Papa すごい"/ "Papa tu es super" (et entendre ledit papa en profiter en disant "パパすごいでしょう !"/"Oui, hein il est super papa !" XD) ou bien " Ah ! 見て ! Voiture, voiture !"/"Regarde !" ou "Non, もういなない" (= もういらない) / "Non j'en veux plus"

J'ai hâte de voir comment ça évolue !

S'il y a une chose qui n'évolue pas en revanche, c'est mon mémoire. Je bloque, je coince, bref, tout ce que vous voulez. Je pensais avoir trouvé un sujet qui tienne la route, mais je me retrouve incapable de définir une problématique. J'ai pas confiance en ce sujet parce que ce dont je parle ne peut a priori pas se généraliser, et les profs s'attendent à quelque chose de plus ou moins généralisable justement.
Je veux parler de l'enseignement du français en primaire au Japon, oui mais voilà : ça ne concerne que deux écoles dans tout le pays, et même après tout un tas de réflexion sur le thème précis que je devrais aborder sur ce sujet, j'ai pas confiance.
Que puis-je dire de concret sur cette situation pour que ce mémoire ait un sens ? Quelles thématiques puis-je lier à cet intérêt que j'ai à la base pour ces deux fameuses écoles fréquentées uniquement par des filles de familles très aisées, où on enseigne 45 mn de français obligatoires chaque semaine ?
Je suis obsédée par la pertinence de ce sur quoi je réfléchis depuis des mois. Quelle pertinence pour ce sujet ? Quels domaines de recherche aborder ? Sociologie, pédagogie, où me situer ?
Mon directeur de mémoire m'avait demandé d'élaborer une liste de questions que je me pose pour m'éclairer sur les choix à faire. J'ai fait cette liste en pensant à ce moment-là avoir de bonnes idées mais que le tout était de savoir comment les organiser et les rendre pertinentes. J'attendais de précieux conseils de la part de mon prof.
C'est donc dépitée que j'ai reçu ce midi un mail (3 semaines après) où il se contente de s'excuser de son retard et de me dire que mes questions "sont de bonnes questions de recherche". 
Je sais qu'il a été très occupé, mais ça ne m'aide pas à me sentir plus confiante, c'est le moins qu'on puisse dire. Je pense que je vais éviter le contact par mail le plus possible et aller à sa rencontre à chaque fois, car jusqu'à présent je l'avais trouvé pas trop mal tant que je lui imposais ma présence quand je venais lui demander conseil à l'université...

Bref, je ne sais plus trop où j'en suis, je ne veux pas changer de thématique maintenant (je ne saurais même pas quoi choisir d'autre...) et j'ai peur du suivi de mon projet. Malgré tout, je ne veux pas changer de directeur de mémoire vu que j'envisage toujours de parler d'une thématique dont il a a priori plus d'expertise que les autres profs.

Je savais que le mémoire était une période difficile, mais là, j'ai à peine entamé le mien et j'angoisse déjà...
Espérons que j'ai une illumination rapidement...

 




mercredi 27 juin 2012

Merci Blogger...

Oh la bonne blague. J'allais ajouter un petit billet avec deux minuscules photos, quand, coup de théâtre, l'infâme plateforme m'annonce que j'ai utilisé tout l'espace de stockage de photos qu'ils mettaient à ma disposition (= 1 Go) et à part me proposer d'acheter de l'espace supplémentaire, aucune autre info.

J'ignorais qu'une telle limite existait, et surtout, je ne vois pas comment résoudre ce problème maintenant. Je n'ai aucune envie de supprimer des photos sur ce blog, chacune y a été mise pour une bonne raison !


Quelqu'un a-t-il une solution (T-T) ?


mardi 12 juin 2012

Petit tour à Kobe.

A chaque visite dans le Kansai, pour aller et venir entre la campagne de mon copain et Osaka ou Kyoto, je transite systématiquement par la gare de Sannomiya, le centre de la ville de Kobe. Après plusieurs brefs aperçus de la ville sans avoir le temps d'aller plus loin que les abords de la gare, j'ai pu en avril dernier m'y attarder à plusieurs reprises, et même pousser jusqu'au fameux "Harborland", dans le port de Kobe.

Les guides touristiques décrivent souvent Kobe comme une ville moderne, dévastée par le séisme de 1995 et reconstruite entièrement, dotée aujourd'hui d'un port actif et sans attraits historiques particuliers. Elle serait particulièrement appréciée des communautés d'expatriés, surtout européens, et la vie nocturne y est plutôt active.


Il est vrai que le paysage urbain de Kobe n'est guère attrayant (je crois que le nombre de grands immeubles d'habitations a un rapport avec le séisme de 1995...), mais en allant au delà de cette brève description qui ne donne pas vraiment au touriste de passage de s'y attarder, Kobe est une ville certes sans le charme d'une ville millénaire comme Kyoto (le séisme ayant forcément détruit la majorité du patrimoine) mais très agréablement située ; elle s'étend gentiment sur une plaine étroite coincée entre montagnes et mer, ce qui lui donne des paysages assez particuliers. Il me semble qu'il y fait plutôt bon vivre, et de toute façon c'est loin d'être une ville sans intérêt. Voyons donc ça de plus près !

Autour des gares de Sannomiya (il y en a trois selon les compagnies ferroviaires : JR, Hanshin et Hankyû !) se trouve le quartier le plus animé de Kobe. Truffé de restaurants, d'izakaya et de karaoke, Sannomiya ressemble à un petit Shinjuku bien sage (= je n'y ai pas vu de bars à hôtes/hôtesses et consorts...). Les amateurs de sorties nocturnes y trouvent, semble-t-il, toujours leur compte, au vue de la fréquentation une fois la nuit tombée. 

Sannomiya à la tombée de la nuit

Délicieuses ramen dans un petit resto près de la gare
Au sud de la gare, des pachinkos cachent une longue galerie marchande couverte. Elle regorge de petites boutiques de toute sorte, d'enseignes plus connues (Lush et McDo sont monnaie courante dans ce genre d'arcade !) et cache une grande librairie Junkudo (où nous avons passé des heures à flâner entre les bouquins avec le chéri).


Au nord, s'étend une petite rue, la "Ikuta Street", qui mène au sanctuaire shintô Ikuta. Un tout petit havre de paix à deux pas du tumulte de la gare. 




A ma grande surprise, j'ai pu y assister à une danse de mikos, les jeunes filles qui pratiquent les rites dans les sanctuaires. Les deux miko exécutaient des mouvements précis et rythmés sur une musique aux allures traditionnelles. Je n'avais jamais vu ça dans un sanctuaire, et je me demande si c'est typique du sanctuaire Ikuta ou si ça existe ailleurs !









Je trouvais dommage de passer si souvent par Kobe sans faire au moins une promenade du côté de la fameuse "Port Tower". Ce fut chose faite quelques jours avant mon départ du Japon, par un vent glacial et avec la menace constante de lourds nuages...





Parc Meriken
Parc Meriken
Mémorial du séisme de 1995, avec une ancienne promenade dévastée laissée depuis en l'état



Port Tower et Musée Maritime de Kobe






Koinobori tout au sommet de la Port Tower !

Après un petit tour dans les quartiers près du port, nous avons découvert par pur hasard le quartier chinois de Kobe, visiblement célèbre puisque blindé de monde. Tellement que nous ne nous sommes pas éternisés (j'avoue que comme je revenais de Chine, je m'étais délectée peu de temps auparavant des spécialités pour lesquelles tout le monde faisait la queue).




Voilà, mon aperçu de Kobe s'arrête là, mais pour ma part j'ai trouvé cette ville agréable, et l'animation de Sannomiya contrastait idéalement avec le calme (tout aussi appréciable évidemment !) de la campagne dans laquelle je séjournais au quotidien.

samedi 2 juin 2012

Petit précis de télévision japonaise.



S'il y avait bien une chose qui ne m'avait pas manquée en revenant au Japon il y a deux mois, c'était bien la télévision.

Oui, disons-le clairement tout de suite, je suis loin d'être une grande fan du petit écran japonais.

Le concept de télévision au Japon me semble un peu différent du nôtre, selon un principe très simple : la télé française me donne l'impression de vouloir globalement plus informer, quand la télé japonaise cherche surtout à divertir. 
On pourra rétorquer que les émissions de "divertissement" par chez nous existent aussi, et peut-être plus que je le conçois puisque je regarde finalement peu la télé en notre contrée. Mais je pense qu'on ne peut pas faire pire qu'au Japon.

Disons que je trouve que la télé japonaise compte un certain nombre d'émissions présentant peu d'intérêt (du moins à nos yeux d'Occidentaux). Je pense notamment aux innombrables talk-shows où il ne se passe pas grand chose mais où apparaissent des célébrités et autres personnalités éphémères (les "tarento", de "talent" en anglais) qui amusent la galerie avec des remarques ou des actions répétitives qui ponctuent l'émission. Les Japonais semblent en raffoler, mais je pense que ça ne passerait pas chez nous...(d'après ce que j'ai compris, c'est ce genre d'humour que les Japonais apprécient le plus. L'humour à la sauce Gad Elmaleh les rend souvent parfaitement indifférents).
Dans la série des émissions inutiles, il y a aussi celles (ô combien nombreuses) où des animateurs se baladent dans un quartier d'une ville quelconque, et passent leur temps à découvrir des magasins qui ont plus ou moins d'intérêt, et surtout des restaurants. Et là on tape dans la corde sensible des Japonais : la nourriture. 
Si on me demandait de résumer la télé japonaise, je citerais une image : un gros plan sur des baguettes tremblantes soulevant d'un bol à la présentation parfaite une poignée de ramen fumantes, à moins que ce ne soit la découpe d'un steak tendre et hors de prix qui soit mis en valeur. 
Je ne compte plus les émissions qui parlent de nourriture, et il y a systématiquement ce genre de présentation alléchante des mets, avec des "Ooooh" ou des "Eeeeh" du public en fond sonore. Il y a même cette émission hebdomadaire où 5 personnalités de la télé et un invité choisissent un menu dans un restaurant chic, et doivent en deviner chacun le prix. On les voit manger et commenter les plats. Et à la fin celui qui est le plus loin du prix de base doit payer l'addition pour tous ses camarades.

 Il y a bien sûr des émissions avec des jeux façon Intervilles mais en studio (notamment VS Arashi, que je trouve assez marrante), ou bien des documentaires/reportages sur des sujets divers, souvent mignons ou flippants (et souvent japonais). On a alors droit à une alternance assez marrante entre la voix over-tendre d'une narratrice commentant par exemple la naissance et les premiers pas d'un bébé panda, et le ton implacable-qui-met-du-suspense du monsieur qui raconte plutôt une arnaque financière. Pas vraiment d'entre-deux, je trouve toujours le commentaire surjoué (perso je trouve ça pire que le ton parfois dramatique des narrateurs de Zone Interdite xD).

On mentionnera aussi l'existence de ce que j'appelle les émissions-découverte, souvent un talk-show qui présente des faits étonnants ou originaux avec souvent des explications scientifiques à l'appui.
J'ai cependant des doutes quant à la véracité de certaines choses. Il y a notamment eu ce fameux jour où lors d'une émission, on expliquait gentiment au public que si les garçons se tenaient naturellement assis les jambes un peu écartées et les filles les genoux bien serrés, c'était parce que la constitution morphologique de leurs bassins respectifs est différente. En gros, c'est parce que le bassin d'une fille est plus étroit qu'elle serre les jambes.
Oui mais voilà, moi, avec mes grandes guiboles, je suis incapable de me tenir naturellement les genoux serrés, ça finit par devenir sérieusement inconfortable. Et je crois que je suis loin d'être la seule fille dans ce cas.
Conclusion : ce qu'ils annonçaient comme une vérité universelle n'était donc potentiellement valable que pour la plupart des filles japonaises....avec leurs jambes généralement assez courtes !


Et parmi tout ça, à des horaires parfois fort étranges (du genre 22h54), des flash info et la météo. Le matin et le midi ça prend son temps à détailler l'info et le temps du jour. Pas mal d'émissions matinales commentent longuement les unes des journaux, affichées sur un panneau, avec tout plein d'explications subsidiaires pour que ce soit bien lisible du téléspectateur. Avec notamment les fameuses petites pancartes explicatives à usage unique (= beau gaspillage).
Mais globalement j'ai trouvé les infos courtes, plutôt "faits divers", répétitives et surtout axées sur le Japon, ou sur l'étranger tant que ça pose un problème au Japon...

On case dans tout ça quelques dramas, les séries télé (historiques, pour femmes au foyer + les séries coréennes en option...il y a de tout), des émissions de musique...

Mais surtout, ma deuxième image de la télé japonaise : les PUBS !! Ou comment commencer à sérieusement haïr votre petit écran. Exemple : vous regardez bien sagement un film diffusé à la télé au Japon. Vous aurez donc droit au générique de début, 10 mn de pub, une première partie de 15 mn maximum, 10 mn de pub, une seconde partie, 10 mn de pub.....etc etc. L'enfer.
Les pubs japonaises passent maîtres dans l'art de pourrir à répétition votre soirée télé. Elles sont plus courtes que les nôtres, mais les chaînes les diffusent sans problème deux fois de suite, ou avec seulement 5 mn d'intervalle.
Je dirais que les plus nombreuses d'entre elles sont celles pour la nourriture (avec des présentations esthétiques et classe, ou bien des enfants heureux de manger le bon plat que maman a fait réchauffer 3 mn au micro-ondes), pour les produits vaisselle, les lessives, bref tous les produits ménagers idéaux de la bonne mère au foyer (généralement dans un décor de maison de rêve à la luminosité parfaite, bien rangée, avec un beau jardin et un beau ciel bleu avec le linge à étendre, et des gens heureux et souriants grâce audit produit), puis les pubs pour les produits de beauté type lotion pour le visage.
A chaque fois je n'ai qu'une crainte en revenant au Japon : découvrir de nouvelles pubs dont la petite chanson-slogan immanquable va me rentrer dans la tête pendant tout mon séjour.
Et généralement ça ne loupe pas.

Je note quand même l'existence d'une émission sympa, qui présente à chaque fois un Japonais qui a décidé de vivre à l'étranger, suivant son parcours et sa vie quotidienne dans un pays dont le mode de vie est à des années lumière du sien. Une vraie tranche de vie sans mélodrame avec une vraie découverte de l'autre, que le Japonais en question a su apprécier au point de vivre avec lui.
Pour la FLEiste que je suis, ça ne peut donc être qu'un bon concept d'émission :) Dommage qu'elle apparaisse seulement de manière sporadique...

Et puis tout ce que je viens de raconter ne veut pas dire que je rejette systématiquement la télévision là-bas ! Ce serait dur en même temps, car les Japonais l'allument dès le matin et l'éteignent peu avant de se coucher. Tant qu'il y a quelqu'un pour qui elle peut tenir compagnie, la télé est souvent allumée, comme ça, en fond sonore ou pour être regardée distraitement, sans but précis. Elle est allumée quand on mange aussi. Concept que j'ai un peu de mal à intégrer, moi qui éteins systématiquement tout appareil avant un repas chez moi. Je n'aime pas trop que la télé soit allumé juste histoire de créer une ambiance (surtout vu son contenu).
Et pourtant, forcément dans ce contexte, dur dur de ne pas se trouver attirée/intéressée par un sujet abordé à la télé, et de rire malgré soi à certaines mauvaises blagues d'animateurs ! D'autant que dans beaucoup d'émissions les paroles des gens sont sous-titrées en japonais pour une meilleure compréhension ou pour un effet accrocheur. Pratique pour l'étude des kanji ! :)

Bref, mes élucubrations sur la télé sont certes totalement subjectives et sous la houlette éhontée du "Moi je", mais ça n'engage que moi ^^ !
Dites-moi ce que vous en pensez vous-même, si vous avez eu l'occasion d'expérimenter la télé japonaise !

vendredi 25 mai 2012