lundi 2 juillet 2012

Sushi, bilinguisme et mémoire de recherche.

Bon, l'export du blog pour en faire une archive n'a pas fonctionné, la plateforme bloque à chaque essai. Super.
Donc, je ne peux plus poster de photos ici jusqu'à nouvel ordre, alors que j'avais prévu de continuer tranquillement mes rétrospectives illustrées...
Grrr.

Petite consolation, hier j'ai eu la surprise d'être invitée à déjeuner par mon professeur de japonais, en compagnie de sa petite fille de 2 ans, qui est franco-japonaise. En fait, à sa naissance, d'autres camarades japonisants et moi-même nous sommes cotisés pour offrir un cadeau de naissance au très heureux papa. Beaucoup d'entre eux ont eu l'occasion de rencontrer le bout de chou lors d'une soirée à la fin des cours de japonais.....pendant que moi j'étais en Chine, hélas. Pas de bol ! Un manque de chance rattrapé hier midi, donc ^^
Nous avons festoyé de sushi ensemble, et j'ai constaté que le sushi est un aliment compliqué à manger pour un petit enfant, puisqu'il lui est impossible de l'enfourner en une bouchée XD
Le met raffiné et joliment présenté se transforme donc en un éparpillement de riz parsemé de lambeaux d'algue nori, dont la garniture (saumon, crevette, thon cuit...) a été retirée au préalable et engloutie en premier. Assez cocasse ^^

Surtout, le plus fascinant chez cette petite fille, c'est qu'elle est biculturelle, et qu'elle est en train de construire son bilinguisme. Avec un père prof de japonais, qui ne lui parle que dans sa langue, et une maman française qui ne lui parle presque que français, elle utilise indifféremment les deux langues ; comme elle est à l'étape du langage où elle répète tout ce qu'on lui dit, elle commence à associer des mots dans les deux langues à un nombre de plus en plus important d'objets et de situations.
Quand nous étions en ville, elle m'a entendu dire "voiture" et a répété le mot en voyant passer des dizaines de véhicules devant elle, alors qu'apparemment d'habitude elle dit plutôt "くるま". Elle a d'ailleurs prononcé soudainement ce mot à une autre occasion, toujours pour désigner une voiture. Elle sait donc à quoi correspondent les deux mots dans les deux langues. Je trouve ça juste prodigieux.

Et puis c'est irrésistible d'entendre un enfant bilingue de 2 ans parler. On ne peut pas rester insensible à des paroles du genre "Papa すごい"/ "Papa tu es super" (et entendre ledit papa en profiter en disant "パパすごいでしょう !"/"Oui, hein il est super papa !" XD) ou bien " Ah ! 見て ! Voiture, voiture !"/"Regarde !" ou "Non, もういなない" (= もういらない) / "Non j'en veux plus"

J'ai hâte de voir comment ça évolue !

S'il y a une chose qui n'évolue pas en revanche, c'est mon mémoire. Je bloque, je coince, bref, tout ce que vous voulez. Je pensais avoir trouvé un sujet qui tienne la route, mais je me retrouve incapable de définir une problématique. J'ai pas confiance en ce sujet parce que ce dont je parle ne peut a priori pas se généraliser, et les profs s'attendent à quelque chose de plus ou moins généralisable justement.
Je veux parler de l'enseignement du français en primaire au Japon, oui mais voilà : ça ne concerne que deux écoles dans tout le pays, et même après tout un tas de réflexion sur le thème précis que je devrais aborder sur ce sujet, j'ai pas confiance.
Que puis-je dire de concret sur cette situation pour que ce mémoire ait un sens ? Quelles thématiques puis-je lier à cet intérêt que j'ai à la base pour ces deux fameuses écoles fréquentées uniquement par des filles de familles très aisées, où on enseigne 45 mn de français obligatoires chaque semaine ?
Je suis obsédée par la pertinence de ce sur quoi je réfléchis depuis des mois. Quelle pertinence pour ce sujet ? Quels domaines de recherche aborder ? Sociologie, pédagogie, où me situer ?
Mon directeur de mémoire m'avait demandé d'élaborer une liste de questions que je me pose pour m'éclairer sur les choix à faire. J'ai fait cette liste en pensant à ce moment-là avoir de bonnes idées mais que le tout était de savoir comment les organiser et les rendre pertinentes. J'attendais de précieux conseils de la part de mon prof.
C'est donc dépitée que j'ai reçu ce midi un mail (3 semaines après) où il se contente de s'excuser de son retard et de me dire que mes questions "sont de bonnes questions de recherche". 
Je sais qu'il a été très occupé, mais ça ne m'aide pas à me sentir plus confiante, c'est le moins qu'on puisse dire. Je pense que je vais éviter le contact par mail le plus possible et aller à sa rencontre à chaque fois, car jusqu'à présent je l'avais trouvé pas trop mal tant que je lui imposais ma présence quand je venais lui demander conseil à l'université...

Bref, je ne sais plus trop où j'en suis, je ne veux pas changer de thématique maintenant (je ne saurais même pas quoi choisir d'autre...) et j'ai peur du suivi de mon projet. Malgré tout, je ne veux pas changer de directeur de mémoire vu que j'envisage toujours de parler d'une thématique dont il a a priori plus d'expertise que les autres profs.

Je savais que le mémoire était une période difficile, mais là, j'ai à peine entamé le mien et j'angoisse déjà...
Espérons que j'ai une illumination rapidement...

 




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