mardi 31 mai 2011

Nouvelles de la pluie et du beau temps.

Déjà que je ne mets pas le blog à jour souvent, mais si en plus Blogger me fait un beau plantage le jour où je veux poster un nouveau billet, je ne vais pas avancer...

Je suis en train d'ajouter les photos de l'article précédent. Comme j'utilise un Reflex, elles sont vraiment lourdes et c'est très pénible de les télécharger, surtout sur mon ordinateur qui commence à devenir tout sauf performant...

Voilà donc un mois que je suis arrivée au Japon. Le petit quartier de Yutenji où j'habite est très sympa. C'est presque dommage de ne rester que trois semaines ici, car il fait bon vivre dans ce coin de Tokyo. Quelques photos pour illustrer bientôt ^^

Le travail a repris ses droits, et avec de nouveaux jours de travail (je travaille à présent le lundi, le jeudi et le week-end) et des horaires différents, j'ai l'impression de passer une grande partie de mon temps à la boulangerie. Mais je ne vais pas m'en plaindre ! Tout se passe bien, si on met de côté d'ordinaires petites bourdes qui peuvent arriver de temps en temps, je réussis à être à peu près efficace et j'aime vraiment aller au boulot chaque jour. J'y suis arrivée la boule au ventre le premier jour, incertaine par rapport à la réaction de mes collègues face à mon retour après deux mois d'absence. Cette boule a très vite disparu, tant chacun était fidèle à lui-même, comme si rien ne s'était passé. Mieux, je m'entends encore mieux avec mes collègues filles. Celle qui se montrait plus sévère avec moi auparavant n'arrête pas de chercher à me parler français et nous discutons souvent ensemble. Bref, l'ambiance au boulot est au beau fixe. Il ne me reste déjà plus qu'un mois à travailler là, c'est-à-dire en réalité 19 jours effectifs. Que le temps passe vite. Je sens qu'on va arriver au 1er juillet à une vitesse monstrueuse, j'ai donc plutôt intérêt à profiter de mon cher petit boulot d'ici là !

A part ça, j'ai bien profité des dernières semaines du côté tourisme, car je suis allée me balader avec une amie japonaise du côté du Koishikawa Korakuen, près de Tokyo Dome City, où je me suis d'ailleurs retrouvée par hasard devant le fameux café Moomin. Impossible de résister à la tentation, nous sommes allées prendre un petit goûter en compagnie des peluches et du dessin animé Moomin diffusé sur un écran dans le café ♥

Je suis allée une nouvelle fois rendre visite à mon Grand Ami (oui, le Mont Fuji quoi). J'y suis allée avec mon élève de leçons de français, et ce fut vraiment chouette de partager ce petit voyage avec une personne si gentille et ouverte. Le temps déjà, absolument magnifique, clair, ensoleillé même si un peu venteux, un Mont Fuji dans toute sa splendeur, et des petites fleurs (shiba-zakura) pour contraster avec cette magnificence. On aurait dû voir un parterre de couleurs roses, violettes, blanches, mais cette année le parc faisait grise mine, les fleurs ne poussant pas comme prévu. Mais le résultat ne manquait pas de naturel, c'est presque aussi joli comme ça. Et de toute façon avec le beau temps, les quelques fleurs étaient mises en valeur.
Petite visite de la ville de Fujiyoshida aussi, où se trouve l'un des sanctuaires dédiés à la déesse du Mont, bordé de cèdres gigantesques, et ville de laquelle on peut voir le Grand Monsieur de presque partout. Il est omniprésent, dominant les collines en contrebas de son sommet enneigé encore pour quelques temps.

Je dois cependant faire un peu plus attention aux dépenses ce mois-ci, car ça risque d'être assez juste pour le coup. J'emménage vendredi dans la fameuse guesthouse près de mon travail, (= loyer à payer le jour-même) et il me faudra attendre encore une vingtaine de jours avant de recevoir mon prochain salaire...
Bref, les petites économies sont de rigueur !
Si je me limite un peu en promenades et visites, je devrais pouvoir m'en sortir sans trop de casse.

Au niveau temps, d'ailleurs, ça n'encourage guère à sortir pour le prochain mois. On annonçait la semaine dernière une entrée plus qu'hâtive de la région de Tokyo dans la saison des pluies (tsuyu), et il est vrai qu'un typhon a fait son petit tour par le Japon (transformé en grosse tempête avant d'atteindre Tokyo) et qu'il a plus des cordes pendant deux jours consécutifs. Mais depuis hier, à part un vent fort et assez froid, le ciel est juste cotonneux, couvert de nuages pas très agressifs, et apparemment c'est ça pour toute la semaine. Alors est-ce juste une accalmie un peu longue ou n'a-t-on pas encore réellement atteint le moment du tsuyu ? En effet, cette fin de mois de mai est très fraîche pour la saison, alors que la période de pluies est normalement chargée de chaleur et d'humidité, celle-ci se faisant ressentir rapidement et durablement (on en a pour jusqu'à octobre après...). Alors comme de toute façon la chaleur ne va plus trop tarder, il vaut mieux profiter de la fraîcheur du moment...

mercredi 11 mai 2011

Golden Week et retour à Tokyo.


Me revoilà donc, après plus d'une semaine depuis mon arrivée au Japon.

Je viens de passer sans doute l'une des semaines les plus agréables jamais connues depuis mon séjour au Japon, et cela réside principalement dans le fait que j'ai passé à peu près 90% de mon temps avec mon chéri !



Après un long voyage qui m'a fait passer par le Qatar où transitait toute une myriade de gens du Moyen Orient et d'Asie, (chouette aéroport d'ailleurs, et j'ai tout à coup été tentée d'aller me promener un peu plus dans cette région du monde !), je suis arrivée à l'aéroport international du Kansai où mon chéri est venu me chercher. Après avoir pris un ferry, aperçu le port de Kobe de nuit et toutes ses lumières, et pris un train pendant une longue heure, nous sommes arrivés à la gare la plus proche de chez lui, où ses parents sont venus nous chercher. Premier contact qui s'est passé plutôt naturellement, bien que je n'ai pas trop su que dire exactement à ce moment-là hihi. Après un petit bout de trajet, nous sommes arrivés à la maison, une bâtisse plutôt grande, à l'entrée d'un petit village de campagne. A l'intérieur, de grandes pièces, plusieurs pièces à tatamis et une atmosphère chaleureuse.


De jour, c'est encore mieux. Mon chéri me disait qu'il habitait vraiment au fin fond de la campagne, ce qui est vrai. Enfin, la vraie campagne au Japon ! Pas d'immeubles, des fils électriques dont la densité se réduit considérablement, des maisons spacieuses au toit de tuiles traditionnelles, des champs, des champs, des montagnes qui entourent le tout, et toute la faune bruyante, vivante, mais qui n'est rien comparé à l'enfer de décibels qu'est la circulation tokyoïte !
Il m'avait aussi dit qu'il n'y avait "rien", ce qui est faux. En soi le paysage vaut son pesant d'or. Il pensait que je m'ennuierai, ce qui est triplement faux. Une semaine ne m'a pas suffit là-bas !
Certes, la gare est à plus de 15 mn en voiture, soit plus d'une heure à pied, et le bus coûte 500 yen l'aller donc mieux vaut ne pas y penser. Il vaut mieux, comme mon chéri, avoir un scooter....qui ne peut transporter qu'une seul passager. Au Japon, il est interdit de transporter deux passagers sur un scooter de petit modèle. Damned. On a dû compter sur sa maman tout le temps pour nous emmener à la gare.
Et donc, hormis ce repos sympathique dans un chouette cadre, nous sommes allés tourister. A Himeji d'abord, célèbre pour son château de samurai, l'un des seuls et uniques d'époque (même si restauré = présence de béton, au Japon >_>) qui surplombe la ville. Je m'imaginais la ville de Himeji un peu moins grise et bétonnée, à cause des images du château que j'avais vu jusqu'à présent. Mais c'est une ville japonaise standard, dont seul le secteur du château représente un réel intérêt. Elle n'a pas conservé grand chose d'autre d'historique...
Bon mais ce château, alors ! Eh bien comme je le savais, il est en rénovation depuis cet automne jusqu'à 2014. Ce qui signifie qu'une immense bâche blanche avec le donjon dessiné dessus cache aux yeux de tous la plus belle partie de l'édifice. On reviendra dans trois ans pour en admirer enfin l'extérieur si célèbre.








Golden Week oblige, plutôt pas mal de monde. Il fait chaud, déjà pas mal humide, et en plus comme toutes les cours et les bâtiments du château sont en hauteur, il faut grimper. Ma foi, il y avait de belles vues, des bâtiments très intéressants historiquement parlant. Ce château, sous ses airs raffinés, abritait un système de défense élaboré et impressionnant. Contrairement à nos châteaux de Versailles, Chambord et compagnie, les pièces sont vides de tout meuble ou vêtement d'époque. Il faut laisser faire son imagination pour imaginer la vie de ses habitants...
Vivement dans trois ans pour voir toutes les parties fermées au public !

Et puis on a vu le Kokoen aussi, un beau rassemblement de jardins japonais situé juste à côté du château. Un bel endroit pour se balader tranquillement et se ressourcer un peu !


Quelques jours plus tard, nous sommes allés à Nara. Depuis le temps que je devais y aller, dans cette ville ! Nara est une ville modeste, et malgré l'époque reculée à laquelle elle fut capitale du Japon, de précieux monuments et temples ont survécu à toutes les catastrophes naturelles et humaines pour arriver jusqu'à nos jours. Nous avons visité le Todaji bien sûr, passage obligé à Nara, pour son plus grand Bouddha en bronze au monde, trônant au beau milieu de la salle principale, et pour son architecture imposante. Un petit passage sans rentrer à l'intérieur au Kasuga Taisha, niché au coeur de la forêt du Parc de Nara, révèle d'autres couleurs et harmonies propres au culte shintô. Le Hofukuji et sa célèbre pagode font également partie des choses à voir là-bas. Et un petit tour dans le vieux Naramachi c'est bien agréable aussi, avec ses petites rues et petits magasins sympas comme tout.



Et puis bien sûr, on ne parle pas de Nara sans parler de ses daims ! Les daims de Nara sont un atout touristique à eux tous seuls. En semi-liberté, ils se baladent où ils veulent dans le parc de la ville, et bien sûr, réclament à manger. Leur but dans la vie est de regarder avidement les passants, et si ceux-ci ont entre leurs mains quelque chose à manger, de tenter de leur subtiliser. J'ai failli me faire prendre un sac plastique contenant des souvenirs comme ça. Mais bon, c'est marrant de les voir partir à la chasse aux humains, surtout ceux qui achètent des "shika senbei", les gâteaux pour daims vendus à des petits stands (entourés de daims, évidemment, pas fous.) tout le long du chemin. Puis les petits daims sont mignons malgré tout ♥


Cette semaine, le chéri a commencé son stage dans son ancienne université de langues étrangères de Kyoto. Même si on a passé trois jours là-bas, j'ai surtout passé mon temps à l'attendre dans la cafétéria de l'université pendant qu'il observait ses cours de français. Note qu'on en voit des choses, comme ça. Les étudiantes japonaises en particulier ont retenu toute mon attention. Le nombre d'entre elles en train de se recoiffer, de se remaquiller ou de se refaire les ongles dépassait de loin celui de celles en train de réviser ou de traduire des textes. Toutes la même teinture de cheveux, à peu de nuances près (sauf celles qui virent inexplicablement au verdâtre), c'est-à-dire entre orangé et brun. Enfin, celles dans la période "recherche de travail" étaient repassées au noir pour les entretiens d'embauche, tout ça (elles en deviennent faciles à reconnaître, haha). Elles semblent toutes être là pour un fashion show, tant elles rivalisent de tenues plus chics/mignonnes les unes que les autres. Sans compter les chaussures à talons avec lesquelles elles ne savent parfois vraiment pas marcher. Et beaucoup de conversations assez insipide aussi. Bref, il va falloir faire gaffe à ne pas penser que toutes les filles japonaises entre 19 et 25 ans sont l'emblème même de la superficialité...

Et après tous ces excellents autres moments avec mon chéri à se promener, à manger ensemble et à prendre des purikura pour la première fois (je vous passe la mièvrerie de l'ensemble mais vous avez saisi l'idée), il fallait bien se résoudre à rentrer à Tokyo pour le boulot. Après d'éternels soucis de logement, me voici installée présentement dans une petite chambre d'un appartement qu'une dame charitable loue à des étudiants étrangers, pour bien moins cher que les guesthouses de la capitale. Ca reste un peu cher pour mon petit salaire, donc je ne vais rester ici que jusqu'à la fin du mois de mai, car j'ai trouvé une guesthouse très très bon marché près de mon travail, qui accumule tous les bons plans (10 mn à pied du boulot = pas de dépenses de train, dortoir très très abordable, supermarché pas loin et quartier que je connais déjà un peu...). J'espère pouvoir m'installer là-bas début juin.

Bon, il n'empêche que la séparation avec le chéri a été (encore) plus dure que je le pensais. En attendant mon bus de nuit hier, je devais faire pitié à voir, à errer dans la gare de Kyoto avec mon nez de Rudolf à force de me moucher. Il a fallu plusieurs heures de sommeil et d'acclimatation à Tokyo (grise, pluvieuse et froide, super pour l'accueil ^^") pour que ça aille mieux. Je vais "ganbaru" demain au boulot, pour la première fois depuis le séisme d'il y a deux mois. Il va falloir se montrer à la hauteur...

dimanche 1 mai 2011

Nouveau départ.

Voilà, ce mois et demi passé en France arrive à sa fin.

Je pars demain pour Roissy, et après une petite escale par le Qatar, serai arrivée à Osaka lundi dans l'après-midi. Je ne réalise pas. D'ailleurs, je pars dans 5 heures et ma valise n'est qu'à peine faite. Je vais passer une semaine de Golden Week au calme chez mon chéri, dans le Kansai...je vais donc venir saluer sa famille pour la toute première fois. Sympa de venir squatter chez eux pour la première rencontre...moi qui aurais à la limite souhaité une petite visite rapide, autour d'un thé, ce genre de choses pour le premier contact...mais bon. En même temps, je vais pas m'amuser (parce que je peux pas me le permettre) à aller prendre une chambre à Osaka alors que mon copain peut m'accueillir généreusement dans la région ! Je saurai montrer ma gratitude et profiter de ma chance *-*

Donc retour à Tokyo le 10 a priori, reprise du boulot le 12. Mon dieu que j'appréhende. Peut-être pour rien, le boulot c'est comme le vélo, ça s'oublie pas. Mais il y a aussi le regard de mes collègues sur mon retour après presque deux mois d'absence...oh je suppose que, le travail passant avant tout, on passera tout sous silence, et j'ose même espérer qu'ils comprennent ma décision. Mais le premier jour je risque d'être forcément un peu stressée. Il faut remettre la machine en marche...

Un peu d'appréhension, sans trop savoir pourquoi exactement. Le pas à franchir ne paraît pas si important, et pourtant curieusement il l'est. Mais allez. Du courage.

Prochain message en direct de Hyogo-ken. Au JAPON.