dimanche 29 juillet 2012

Nouvelles, nouvelles.

Me voilà de retour chez moi après 3 semaines de voyage en Corse. Ce n'est pas pour rien que cette île est surnommée "Ile de Beauté" ; la nature l'a façonnée de si belle manière que chaque paysage que j'y ai vu relève de l'exceptionnel. Quel dommage que je ne puisse plus poster de photos ici, sans quoi j'aurais pu vous faire partager quelques clichés...

Maintenant que le temps des vacances est passé, il est temps de se concentrer sur autre chose. Le mémoire, comme toujours, et surtout le boulot de monitrice dans un centre de langue française qui m'attend pour tout le mois de septembre. Je suis un peu anxieuse parce que c'est la première fois que je ferai ce genre de chose. Ce sera aussi la première fois depuis 2010 que j'enseignerai le français de manière aussi intensive (même si j'ai animé des cours en primaire au Japon, ça n'avait rien à voir question volume horaire et investissement). J'ai tout de même bien hâte, car je sens que ça va me plaire d'enseigner de nouveau, tout en faisant de l'animation par ailleurs.

Et puis bien plus accessoirement, ça fait deux ans que le chéri et moi sommes embarqués dans notre drôle d'aventure.
Qu'on se le dise : une relation à distance ce n'est pas de la tarte. Pour certains amoureux transis français, 500 km représentent déjà une distance compliquée. Une relation à distance avec un étranger double ou triple la mise. Voire pire. 
Quand on a la bonne idée de s'éprendre d'un Japonais, c'est sur un éloignement de 10 000 km qu'il faut compter. Insurmontable pour certains, pas évident pour d'autres, chacun son histoire. Il y en a qui y arrivent très bien. Je ne saurais dire si la distance est réellement néfaste pour tout le monde ; j'y survis pour l'instant très bien. Du moins mieux que ce que j'imaginais.

En deux ans, on a fait du chemin, et tout avance doucement mais sûrement. On se targue d'être positifs et d'avoir confiance en ce qu'on fait. On dirait que ça marche !

je crois que l'une des choses à retenir de ces deux années est la manière bien brutale avec laquelle j'ai rencontré sa famille ("traditionnelle japonaise" dixit lui-même) pour la première fois, puisque j'en ai été réduite, à ce moment-là sans logement, à squatter chez eux pendant 10 jours. Tu parles d'une première rencontre avec 1) une fille dont leur fils ne leur a parlé que deux semaines auparavant, 2) une étrangère qui plus est !
Qu'est-ce que ça aime ? Ca mange quoi ? Les étrangers mangent de la viande, il faut arrêter de cuisiner autant de poisson quand elle est là...(il a fallu que je dise moi-même à la maman en avril dernier que je raffolais du poisson cuisiné à la japonaise, car elle continuait malgré les explications de son fils à  me servir de la viande à chaque repas...^^)
Il faut ajouter que la maman ayant eu deux vaillants garçons, c'était la première fois qu'elle recevait une jeune fille sous son toit.

Entre mon anxiété d'arriver avec mes gros sabots dans leur belle maison au milieu des rizières et des montagnes, et la nécessité pour eux de s'adapter à ce bout de bonne femme aux cheveux bouclés, qui gesticule et qui parle en riant nerveusement, les débuts ont été polis et maladroits. C'était amusant.

Et puis j'y suis retournée une fois, deux fois, et maintenant c'est du "Emilie-chan" à toutes les sauces (surtout la toute petite mamie de 87 ans. Je l'adore !). Pour une famille censée être traditionnelle, que j'imaginais donc relativement fermée, peut-être même réticente à certains aspects de la vie occidentale, ils m'ont épatée en s'adaptant à merveille à l'étrangère que je suis pour eux, alors qu'ils n'ont jamais connu une personne non-japonaise de si près de toute leur vie. Ils ont beau être d'une génération qui ne voyageait pas spécialement en dehors du Japon (ils n'en sont d'ailleurs jamais sortis) et qui a bien moins l'habitude de "l'étranger", ils prennent les choses de manière ultra-positive et j'ai le sentiment qu'à chaque nouvelle visite, je me creuserai une petite place discrète parmi eux.
J'ai déjà rencontré l'un des oncles du chéri, et même si ça paraît insignifiant, c'est tout un symbole, qui fait même office d'exception dans mon cas puisque généralement au Japon, on n'entre en contact avec la famille élargie que lorsqu'on est sérieusement fiancés ! (Ils ont l'air toujours assez rigides sur ce plan-là, les Japonais...)
Ainsi, même s'il connaît déjà toute ma famille du côté maternel, avec les tantes, oncles, cousins réunis, je n'ai jamais rencontré les siens. Mais bon, ce n'est pas comme si je trouvais ça dégradant ni insultant, alors...

Finalement, l'intégration dans la famille de mon propre copain m'a apporté beaucoup linguistiquement et culturellement parlant, peut-être plus que mes 4 mois passés avec ma famille d'accueil en banlieue de Tokyo.
Il faut dire aussi que dans une famille parlant le kansai-ben, on ne peut qu'apprendre de nouvelles choses en japonais ! Le plus dur restant encore de comprendre certains discours de la mamie...

Si tout va bien, je les retrouve pour les festivités du Nouvel An en janvier prochain, alors j'aurai sans doute l'occasion de reparler de tout ça !



4 commentaires:

  1. Paradoxalement, les familles les plus traditionnelles semblent la plupart du temps les plus ouvertes d'esprits.
    C'est super en tout cas :)

    Courage pour le mémoire ! Ouen suru yo.

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  2. Oui, c'est pas faux ^^

    Merci pour les encouragements >w<

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  3. La relation a distance je connais bien et je sais que c'est difficile. Il est vrai que ca ne réussit pas a tout le monde. Vous avez des projets d'avenir?
    Mon compagnon et moi nous nous sommes marie au bout de 3 ans de relation, au printemps 2012 :)

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  4. A vrai dire, je voudrais aller enseigner le français au Japon à un moment donné, et ce pendant quelques années. Donc nous aurions l'occasion de vivre dans un même appartement, et si tout se passe bien nous aimerions bien revenir ensemble en France par la suite. Pour le reste, on verra bien ! ^^

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